Quelques jalons historiques
Astaffort est une commune et un chef-lieu de canton sis au sud du département de Lot-et-Garonne. Le territoire communal, d’une superficie de 3517 hectares, s’étend de part et d’autre du cours inférieur du Gers. Un riche réseau hydrographique formé de petits ruisseaux grossit les eaux de la rivière pyrénéenne. D’un point de vue géomorphologique, ce terroir s’inscrit dans un paysage de transition entre la vallée de la Garonne et le commencement des plateaux gascons entrecoupés de vallons. Les sols se partagent principalement entre des terreforts argilo-calcaires et des boulbènes lourdes et argileuses.
Les origines du peuplement humain de cette portion de la vallée du Gers semblent relativement anciennes comme paraissent l’indiquer des galets aménagés et des bifaces datables du Paléolithique inférieur, entre environ 550 000 et 450 000 ans, découverts en plusieurs points de la commune.
C’est au cours de la période gallo-romaine que l’on assiste à une occupation du sol assez dense entre le Ier siècle et le IVe siècle. La zone d’Astaffort correspond à un terroir densément occupé par un habitat rural dispersé et complet aux marges des cités des Nitiobroges (Agen) au nord et des Lactorates (Lectoure) au sud. Nous y trouvons une villa, deux petites villae, sept fermes et onze sites à tuiles correspondant à des bâtiments agricoles.
Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, Estafort, comme on l’écrivait alors, correspondait au cadre territorial d’une seigneurie qui s’étendait autour d’un bourg castral ceint de murailles, flanqué de tours et dans lequel on pénétrait par trois portes fortifiées : celles de Bouc, du Gers et de Corné. Le village doit trouver son origine vers le XIIe siècle dans un regroupement de population autour du château du Mous. Ce dernier, aujourd’hui entièrement arasé, était un puissant donjon roman de plan quadrangulaire à plusieurs étages qui s’élevait dans l’actuelle cour du lycée agricole Sainte-Geneviève. Depuis l’octroi des coutumes municipales en 1304, les habitants n’avaient cessé de s’émanciper de l’autorité seigneuriale des premières heures de la féodalité. Trois consuls et douze jurats, élus par les notables, présidaient au destin de la communauté. La juridiction consulaire dépendait de la sénéchaussée de Condom et du Parlement de Bordeaux depuis sa création en 1462. Les compétences judiciaires des consuls dépassaient les limites des deux paroisses de Saint-Félix et de Sainte-Geneviève et s’étendaient aux cures voisines de Barbonvielle, de Las Martres, de Parays, d’Amans et d’Andiran. Toutes relevaient de l’évêché de Condom depuis son érection en 1317.
Lors du découpage départemental en 1790, Barbonvielle et Parays se virent intégrer à la commune d’Astaffort tandis qu’Amans, Andiran et Las Martres furent respectivement rattachées aux communes de Layrac et de Cuq en Lot-et-Garonne et de Sempesserre dans le Gers.
Pour en savoir plus :
BEYNEIX Alain, Le vieil Astaffort, Editions Alan Sutton (collection Mémoire en images), Saint-Cyr-sur-Loire, 2009, 96 pages. Préface de Francis Cabrel.
ISBN : 9782813800411, ouvrage broché en noir et blanc, format : 23,5 x 16,5 cm, prix : 20 €.
Résumé de la 4ème de couverture :
A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les quelque 1 700 âmes qui peuplent Astaffort vivent au rythme des saisons. L’acteur principal du « pays » reste le paysan, tour à tour cultivateur, arboriculteur, bûcheron, viticulteur ou jardinier… Les jours de foire, la foule se presse autour des tables sur tréteaux des exposants, place de la Craste. Là règne une intense activité ! Route nationale et ligne de chemin de fer d'Agen à Auch assurent les débouchés aux productions locales de vin, de bestiaux ou de blé. Au détour d'un commerce, d'une cour d'école ou d'un rassemblement de conscrits, peut-être reconnaîtrez-vous un aïeul ? Astaffortais de souche, Alain Beyneix réveille bien des souvenirs enfouis dans notre mémoire grâce à cette magnifique sélection de cartes postales et de photographies anciennes. Ne boudez pas le plaisir de vous offrir une balade nostalgique à Astaffort. Bonne lecture !